Aujourd'hui on peut faire de la musique avec des ordinateurs,

mais l'ordinateur a toujours existé dans la tête des

 compositeurs.

Milan Kundera

De l'image sonore à la portée

Depuis autant que je m'en souvienne, j'ai toujours eu un air dans la tête, qui m'accompagnait en toute circonstance et qui, parfois, sortait en sifflotant, en fredonnant, ou encore en projetant ma voix à pleins poumons (comme dans la salle de bain, par exemple). Cette musique ne m'appartient pas : elle m'a été donnée.

Puis, devenant apprenti musicien, j'ai appris à coucher sur le papier tout ce qui jaillissait de l'intérieur ou inspiré de l'extérieur en toute occasion. Par mon parcours éclectique et pour partie autodidacte de musicien, pianiste, chef de chœur, chanteur, pédagogue, artiste du spectacle, j'ai été amené à composer diverses œuvres dans différents contextes.

Composer, pour moi, ce n'est pas « créer », c'est faire croître et fructifier, c'est transformer, c'est communiquer : il s'agit d'écouter, chercher, inventer, explorer, trouver, façonner, choisir, renoncer, réfléchir, et beaucoup travailler. Bien que ce travail et ce savoir-faire méritent salaire, surtout lorsqu'il s'agit d'une commande, la musique, elle, ne m'appartient pas : je ne puis que rendre et donner gratuitement ce que j'ai reçu gratuitement.

C'est pourquoi, au bout - mais pas au terme - d'un assez long parcours artistique, pédagogique et musical, je recense et présente aujourd'hui mes œuvres au public en entreprenant un travail d'édition des partitions de celles-ci. Beaucoup d'entre elles ont besoin d'être rééditées, certaines autres n'ont même pas été écrites autrement que dans ma mémoire ou sur enregistrement. Certaines, encore, notamment parmi les spectacles musicaux pour enfants et diverses chansons, ont encore besoin d'être sorties des cartons.

La plupart de ces partitions seront téléchargeables gratuitement sur le Net. Chacun en fera ce qu'il voudra et, si possible, bon usage.

La musique appartient à tout le monde.

Il n'y a que les éditeurs pour croire qu'elle appartient à quelqu'un.

John Lennon